Depuis le lynchage, en avril 2023, de plus d’une dizaine d’individus armés présentés comme des bandits à Canapé-Vert, ce quartier de Port-au-Prince subit régulièrement les attaques des bandits. Mais pendant plus de deux ans, ces riverains ont toujours réussi à contenir les groupes armés qui tentent de les envahir. Leur crédo, ne pas fuir devant des bandits sans foi ni loi qui terrorisent la population. Ils l’ont réaffirmé ce samedi en lançant officiellement l’Association du foyer social pour le développement et la coopération (AFOSDEC).
Port-au-Prince, le 6 septembre 2025. Le coordonnateur Renal Tanis étant empêché, c’est Me Wilgui Beucia, le coordonnateur stratégie, qui s’est chargé de lire son discours. Le message est clair et sans détour.
« Nous ne voulons pas fuir des bandits sans foi ni loi qui terrorisent la population. Aussi, l’AFOSDEC entend offrir un cadre de vie paisible et stable aux personnes vivant dans la communauté. Des mesures paraétatiques, consistant à ériger des barrières protectrices et à mettre sur pied des brigades d’autodéfense, ont à cet effet, été adoptées.
C’est l’un des 4 principaux axes d’intervention de l’AFOSDEC. Il y a aussi l’assainissement, des activités socio-culturelles pour renforcer les liens entre les membres de la communauté et valoriser leur identité ainsi que l’éducation, véritable pilier du progrès, afin d’accompagner les jeunes pour les empêcher de s’enrouler dans des groupes criminels qui détruisent le pays.
Il affirme que ces axes d’intervention n’ont pas été choisis au hasard mais ils sont le reflet des besoins et des priorités des citoyens, notamment des riverains de Canapé-Vert. Le changement ne viendra pas d’ailleurs, dit-il, ajoutant qu’ensemble, unis, responsables et engagés, on pourra vaincre l’ennemi.
Il faut dire qu’une série d’activités a marqué le lancement officiel de cette association fondée le 15 juin dernier et qu’il présente comme le début d’un souffle nouveau pour le quartier de Canapé-Vert et pour les autres communautés que cette initiative va inspirer.
Le professeur à l’université Bildadson Cadéus a animé une conférence-débat autour de la problématique de la migration haïtienne à travers le monde. Le doctorant en sciences humaines et sociales a souligné que le pays a été construit autour de la migration. Nous sommes tous venus d’ailleurs, rappelle-t-il.
Pour ce qui concerne les haïtiens qui choisissent de migrer vers d’autres pays, il évoque plusieurs raisons : l’instabilité politique, la pauvreté extrême et la précarité ainsi que les catastrophes naturelles.
Enfin, le professeur Cadéus a souligné la nécessité de relever certains défis, entre autres, la rentabilisation des transferts de la diaspora, qui ne doivent pas uniquement aller vers la consommation et former des citoyens conscients de l’apport qu’ils peuvent apporter pour le développement du pays.