
Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) a dressé, dans un document publié le 2 septembre, un tableau préoccupant de la situation sécuritaire en Haïti. L’organisme met en avant la faiblesse de la Police nationale, la méfiance de la population, l’absence de moyens modernes et la menace électorale, plaidant pour une réforme en profondeur.

Port-au-Prince, 5 septembre 2025. – Selon le CARDH, les gangs armés contrôlent plusieurs quartiers, multiplient les enlèvements et provoquent des déplacements massifs. Une situation qui fragilise l’État et alimente la peur au sein de la société. L’institution policière, considérée comme le maillon faible, souffrirait à la fois d’un déficit d’effectifs et d’équipements, mais aussi de corruption interne et de désorganisation.
Pour y remédier, le centre recommande un audit complet de la PNH et la mise en place d’un centre permanent de formation destiné à professionnaliser les agents. L’accent est mis sur le renseignement, la gestion de crise et la lutte contre la cybercriminalité. Le CARDH appelle également à renforcer les liens police-population, estimant que les abus policiers nourrissent la méfiance et affaiblissent la légitimité de l’institution.

Le document souligne enfin la mauvaise gestion des ressources, dénonçant un usage inefficace des budgets et un manque de transparence. Le centre réclame une modernisation urgente des moyens techniques, en particulier les véhicules, les systèmes de communication et les équipements adaptés. Concernant les élections à venir, il avertit que l’insécurité menace leur bon déroulement et recommande un plan spécifique de sécurisation des bureaux de vote, des candidats et des institutions.
Le CARDH conclut en appelant à un plan national intégré, basé sur la réforme de la PNH, la participation citoyenne et l’appui durable des partenaires internationaux afin de stabiliser le pays.