L’ANCVDH alerte sur un contrat opaque entre l’État et Vectus Global

L’Action Nationale Contre la Violation des Droits Humains (ANCVDH) a exprimé de vives préoccupations concernant un contrat présumé signé entre le gouvernement haïtien et la société de sécurité privée Vectus Global, dirigée par l’Américain Erik Prince. Dans un communiqué daté du 3 septembre et signé par Simon Daniel, Marc-Henry Pierre-Louis et Francesca Joseph, l’organisation dénonce un manque total de transparence autour de l’accord.

Port-au-Prince, le 6 septembre 2025. — Selon l’ANCVDH, ce contrat, d’une durée de dix ans, prévoirait des opérations armées contre les gangs ainsi que la gestion des recettes frontalières. L’organisation souligne qu’aucune publication officielle n’a été faite, qu’aucun débat public n’a eu lieu et qu’aucun texte n’a été soumis aux organes compétents. Elle rappelle que la loi haïtienne sur les marchés publics exige le respect des procédures de la CNMP et de la CSCCA, et que tout contrat doit être publié au Moniteur.

L’organisation de défense des droits humains interpelle les autorités sur cinq points essentiels : la base légale de la signature, le coût et le financement des opérations, la chaîne de commandement entre Vectus Global, la PNH et la justice, les garanties de protection pour les victimes d’éventuelles violations, ainsi que la légitimité d’une délégation à une société privée de la perception des taxes frontalières, mission régalienne de l’État.

Si l’urgence de la lutte contre les gangs est reconnue, l’ANCVDH avertit que la privatisation de fonctions étatiques pourrait fragiliser davantage l’État, entraîner une perte de souveraineté, des violations massives des droits humains et une captation illégale de ressources publiques. Elle demande la publication immédiate du contrat, la suspension des clauses jugées opaques, l’organisation d’une table ronde nationale incluant la société civile et la presse, ainsi que l’adoption d’une loi-cadre pour encadrer toute externalisation de la sécurité.

l’ANCVDH affirme que la sécurité de la population ne saurait être garantie au prix d’une « mise sous tutelle privée de l’État ». L’organisation appelle à la vigilance citoyenne et au respect strict de la Constitution et des lois.

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