Insécurité, corruption, justice défaillante : le CARDH sonne l’alarme et propose des réformes

Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) a proposé, dans un document publié le 2 septembre, une série de réformes en profondeur pour restaurer l’autorité de l’État et garantir la protection des droits fondamentaux. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des travaux de la Table sectorielle sur la sécurité (TSS).

Port-au-Prince, 5 septembre 2025. – Le centre souligne que la gouvernance sécuritaire demeure éclatée, en raison de la multiplicité d’acteurs agissant sans coordination. Il recommande la mise en place d’une instance unique de pilotage, chargée de centraliser les actions et d’éviter les chevauchements. La justice est également présentée comme un maillon essentiel. Le CARDH préconise la création de chambres spécialisées dans les crimes organisés afin d’assurer une continuité entre arrestations et poursuites judiciaires.

Le respect des droits humains figure parmi les priorités. Le document relève des violations commises aussi bien par des policiers que par des groupes armés. Pour y remédier, il propose une formation obligatoire et continue des agents de la PNH, ainsi que des mécanismes de reddition de comptes. Le centre insiste également sur la lutte contre la corruption, qu’il considère comme un obstacle majeur, et appelle à la création d’un mécanisme indépendant de contrôle et de sanction.

Le CARDH aborde enfin la dimension économique et transnationale de l’insécurité. Selon lui, la crise actuelle freine l’investissement, fragilise les entreprises et aggrave la précarité. Il recommande la mise en place d’un cadre sécurisé pour relancer les activités économiques. Le document met aussi en garde contre les liens entre gangs locaux et réseaux étrangers liés au trafic d’armes et de drogue, plaidant pour un renforcement de la coopération régionale et du renseignement aux frontières.

Le centre conclut sur la nécessité de protéger les institutions publiques, les journalistes et les défenseurs des droits humains par des mécanismes spécifiques d’alerte et de sécurité. Il réaffirme également l’importance d’institutionnaliser la Table sectorielle sur la sécurité comme cadre permanent de gouvernance et de suivi des réformes. Le document a été officiellement remis au conseiller-président Frinel Joseph lors d’une cérémonie organisée à l’hôtel Karibe

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