Haïti : campagne nationale pour une éducation publique de qualité pour tous

Trois organisations enseignantes poursuivent une campagne nationale en faveur d’une éducation publique de qualité pour tous en Haïti. Cette initiative, portée par la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti (CNEH), l’Union nationale des normaliens et éducateurs d’Haïti (UNNOEH) et la Fédération nationale des travailleurs en éducation et en culture (FENATEC), vise à renforcer et à améliorer, de manière durable, le secteur public de l’éducation.

Port-au-Prince, le 5 septembre 2025. – En conférence de presse ce vendredi, des dirigeants de la CNEH, de l’UNNOEH et de la FENATEC ont renouvelé leur plaidoyer en faveur d’une éducation de qualité pour les fils du pays.

Cela passe par la mise en place de conditions permettant aux enseignants de bénéficier de salaires compétitifs, équitables et professionnels.

De plus, ce changement tant attendu pour le secteur éducatif, en particulier la filière publique, nécessite l’assurance d’un financement équitable et la garantie d’investissements durables dans la profession enseignante, a expliqué Kensone Délice, coordonnateur général de l’UNNOEH.

Concernant la rémunération des agents éducatifs, le professeur Délice a proposé aux autorités une nouvelle fixation du salaire de base des enseignants, suivie d’une revalorisation prenant en compte leurs compétences et leurs expériences, notamment dans le secteur public.

De son côté, Hubermane Clermont, secrétaire général de la FENATEC, n’y est pas allé par quatre chemins. Lors de cette rencontre avec la presse, il a suggéré d’allouer à l’éducation 20 % du budget national. Cette enveloppe devrait servir à la revalorisation des salaires des enseignants, mais aussi à doter les établissements scolaires de matériels essentiels à l’apprentissage.

Lutte contre la violence sexiste et plaidoyer pour l’équité de genre

Pour une éducation inclusive et de qualité, Angeline Cherfils, coordonnatrice à l’équité de genre de l’UNNOEH, a insisté sur la nécessité de lutter contre les pratiques liées à la violence sexiste en milieu scolaire.

Selon elle, le phénomène de déperdition scolaire est particulièrement accentué chez les filles en raison d’actes d’agression sexuelle, de harcèlements et de violences basées sur le genre. Des directeurs, enseignants et suppléants ont souvent ces comportements nuisibles à l’apprentissage.

Mme Cherfils plaide pour des mesures fermes afin de combattre la discrimination et le rejet en milieu scolaire, condition indispensable pour une éducation équitable au profit de tous les enfants haïtiens.

Elle milite également pour l’équité salariale en faveur des 36 % d’enseignantes du système éducatif. Elle propose, en outre, la mise en place de programmes de formation destinés aux agents éducatifs afin de leur fournir les outils nécessaires pour protéger les droits des femmes et des filles dans les espaces scolaires.

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