
Les divisions au sein de la coalition criminelle Viv Ansanm se font de plus en plus visibles. Alors que son président et porte-parole, Jimmy Chérisier alias Barbecue, multiplie les appels à une prétendue paix, plusieurs autres chefs de gangs poursuivent leurs offensives meurtrières et l’expansion de leurs territoires.

Ces derniers jours, Barbecue a annoncé son retrait de certaines zones naguère sous son contrôle, notamment Solino, Nazon et Bas-Delmas. Parallèlement, d’autres caïds de la coalition maintiennent leurs positions, voire tentent de conquérir de nouveaux espaces. C’est le cas du gang dirigé par Izo, qui domine depuis longtemps Cabaret et affirme désormais vouloir s’emparer de la Cité du Drapeau.
Port-au-Prince, 12 septembre 2025 —
Des larmes et des doutes
Dans plusieurs vidéos diffusées en ligne, Jimmy Chérisier apparaît en larmes, déclarant :
« Je me sens fatigué, je veux la paix. Maintenant je comprends vos démarches : vous me donnez de l’argent et vous me mettez dans une position pour acheter des armes et des munitions. Désormais je découvre vos plans. »
On ignore s’il s’adressait aux autorités en place — souvent accusées de complaisance — ou au secteur privé, soupçonné par certains citoyens d’alimenter le chaos au profit de ses intérêts.
Malgré son rôle autoproclamé de président de Viv Ansanm, Barbecue semble incapable de contrôler ses alliés. Dans les mêmes vidéos, il affirme que des offres financières auraient été faites à d’autres chefs de gang pour l’éliminer :
« Vous offrez de fortes sommes aux autres généraux de Viv Ansanm pour m’abattre. Vous leur promettez monts et merveilles pour me faire taire. »
Les massacres continuent
Pendant que Barbecue évoque la paix, la coalition poursuit ses exactions. À Laboderie, localité voisine de l’Arcahaie, près d’une cinquantaine de personnes ont été massacrées ces derniers jours. Les appels au secours des habitants sont restés sans réponse, alors que les gangs multiplient leurs attaques également à Kenscoff et dans plusieurs autres zones.
Cette insécurité persiste malgré les déclarations du commandant en chef de la Police nationale, André Jonas Vladimir Paraison, qui avait assuré lors de son installation le 8 août dernier :
« Nous, les policiers, nous ne sommeillerons point afin que le peuple lui-même puisse dormir. »
Un chef fragilisé
Visiblement en perte de vitesse, Jimmy Chérisier s’est rendu chez plusieurs caïds influents, dont Mikanò à Wharf Jérémie et Jeff Gwo Lwa à Canaan. Mais sa marge de manœuvre semble se réduire, d’autant que les États-Unis ont placé une prime de 5 millions de dollars sur sa tête.
Une situation qui alimente les spéculations : ses propres alliés chercheront-ils à profiter de cette récompense ?